Ingénierie sociale : comprendre et contrer cette menace

Selon des études récentes, 98% des cyberattaques sont faites par de l’ingénierie sociale. Ces types d’attaques n’utilisent pas de technicité spécifique mais elles exploitent les faiblesses humaines comme la confiance et l’urgence. Pour une entreprise il faut donc il faut donc protéger ses actifs et prévenir ces potentielles attaques pour renforcer leur culture de sécurité.

Qu’est-ce que l’ingénierie sociale ?

L’ingénierie sociale vient des sciences sociales et de la psychologie. Elle présente l’ensemble des techniques utilisées pour manipuler une personne dans le but d’obtenir des informations confidentielles ou de les pousser à effectuer des actions contre leur intérêt. Au départ, ce concept était étudié dans le cadre des interactions sociales normales, mais il a été adapté par les cybercriminels pour exploiter les vulnérabilités humaines à des fins malveillantes. Les diplômés dans ce domaine comprennent bien comment les réseaux sociaux et les interactions en ligne peuvent être manipulés pour atteindre leurs objectifs

La différences entre l’ingénierie sociale et les autres types de cyberattaques

L’ingénierie sociale se distingue des autres types de cyberattaques par sa méthode principale : elle cible les individus plutôt que les systèmes informatiques directement. Elle va utiliser la manipulation psychologique tandis que les attaques comme le phishing, le malware ou déni de service, qui vont eux, exploiter des faiblesses techniques.

Les différentes techniques d’ingénierie sociale

Phishing et spear phishing : 

Le phishing, ou hameçonnage, est une méthode dans laquelle un attaquant envoie des mails frauduleux en se faisant passer pour des entités légitimes telles que des banques, des entreprises ou des services en ligne. Ces emails incitent les destinataires à divulguer des informations personnelles telles que des identifiants de connexion, des mots de passe ou des informations financières.

Le spear phishing est, lui, une variante plus ciblée du phishing, au sein de laquelle les attaquants utilisent des informations spécifiques sur l’identité de la victime pour personnaliser leur contenu et leurs attaques.

Ils restent assez similaires, leur but est de tromper une victime en usant de la confiance et de la crédibilité apparente de l’expéditeur pour obtenir les informations que les cybercriminels souhaitent. Un diplômé en sciences sociales comprends bien comment manipuler ces réseaux d’interaction humaine pour maximiser l’efficacité de leurs attaques.

Vishing : 

Le vishing est une forme d’ingénierie sociale qui utilise des appels téléphoniques pour tromper les individus. Les attaquants peuvent se faire passer pour des représentants d’entreprises légitimes, des services gouvernementaux ou même des proches, afin de manipuler les victimes et leur faire sortir des informations personnelles ou financières.

Exploiter la confiance que les individus accordent aux communications téléphoniques pour obtenir des informations sensibles.

Malware et ransomware :

Le malware (logiciel malveillant) est un programme façonné pour infecter un système informatique sans le consentement de l’utilisateur. Il peut être utilisé pour voler des données, accéder à des systèmes sensibles ou même prendre le contrôle complet d’un appareil.

Le ransomware est un type spécifique de malware qui chiffre les fichiers d’un système informatique, rendant ainsi les données inaccessibles à l’utilisateur légitime. Un attaquant peut exiger une rançon pour fournir la clé de déchiffrement nécessaire pour restaurer l’accès aux fichiers.

Exploiter les failles des systèmes pour voler des informations, causer des dommages, …

Tailgating : 

Le tailgating est une technique où un individu non autorisé suit de près un employé autorisé pour accéder à un bâtiment ou à une zone sécurisée sans authentification appropriée.

Exploiter la gentillesse ou la politesse des employés pour contourner les mesures de sécurité physique.

Watering hole :

Le watering hole est une technique où les attaquants ciblent spécifiquement les sites webs fréquentés par les membres d’une organisation cible.

Exploiter la confiance des utilisateurs envers les sites web légitimes pour distribuer des malwares et accéder aux systèmes des organisations cibles.

Adoptez les bons réflexes avec ce guide de sensibilisation !

Les méthodes utilisées dans l’ingénierie sociale

Les différentes étapes d’une attaque

  • Préparation : Les hackers vont mener une recherche approfondie sur les employés d’une entreprise pour identifier des cibles potentielles et recueillir des informations pertinentes, utilisant des techniques d’ingénierie sociale pour maximiser l’efficacité de leur approche.

  • Initial compromise : Les attaquants ont envoyé des emails de spear phishing ciblés à des employés spécifiques, se faisant passer pour des collègues ou des contacts professionnels de confiance. Ces mails contiennent des liens ou des pièces jointes malveillantes conçus pour tromper les utilisateurs.

  • Escalade des privilèges : Une fois que les hackers ont réussi à compromettre les ordinateurs de certains employés, ils ont utilisé des logiciels malveillants pour escalader leurs privilèges et accéder à des systèmes critiques de l’entreprise, manipulant les utilisateurs pour exécuter une action qui leur ont permis d’accéder à des informations sensibles.

  • Extraction des données : Les attaquants ont exfiltré une énorme quantité de données, y compris des emails internes, des informations personnelles des employés, des fichiers confidentiels,…

  • Destruction des données : Avant de quitter les systèmes, les hackers ont déployé un logiciel malveillant pour effacer les données et rendre les systèmes inopérables, provoquant des perturbations majeures dans leurs opérations.

Les techniques psychologiques derrière l’ingénierie sociale

Manipulation des émotions

L’attaquant va utiliser la peur pour inciter sa cible à agir rapidement et sans réflexion. Par exemple, un message/mail d’hameçonnage peut prétendre que l’identité de l’utilisateur a été compromise et nécessite une action immédiate pour éviter la suspension de son compte.

Exploiter la curiosité naturelle des individus en leur envoyant des emails ou des messages contenant des sujets intrigants ou sensationnels, les incitant à cliquer sur des liens malveillants ou à ouvrir des pièces jointes infectées. Par exemple, un mail avec un sujet du type « découvre ce qui se passe dans ton quartier » peut piquer la curiosité de la cible et l’amener à ouvrir un lien dangereux.

Les cybercriminels créent un sentiment d’urgence pour pousser les victimes à agir sans vérifier la légitimité de la demande. Par exemple, un message prétendant provenir du PDG exigeant un transfert de fonds immédiat pour une affaire urgente. Ce type de manipulation exploite le désir de l’utilisateur de se conformer rapidement à une autorité apparente.

Manipulation des émotions

Les attaquants se font passer pour des personnes de confiance, comme des collègues, des fournisseurs ou des représentants de services clients, pour tromper les victimes et obtenir des informations sensibles. En usant de la crédibilité et de la familiarité, ils exploitent la confiance sociale pour accéder à des données importantes.

Un attaquant tire parti des routines et des habitudes des employés. Par exemple, en envoyant des emails de phishing qui ressemblent à des communications régulières de l’entreprise ou en profitant des moments où les employés sont moins vigilants, comme les périodes de forte charge de travail. Ces attaques exploitent les comportements routiniers pour passer inaperçues.

Exploiter le manque de connaissance des employés en matière de cybersécurité. Les attaquants ciblent souvent ceux qui ne sont pas formées aux bonnes pratiques de sécurité ou qui ignorent les signes avant-coureurs des attaques d’ingénierie sociale. La formation en cybersécurité est donc essentielle pour réduire la vulnérabilité liée à l’ignorance.

Impacts de l’ingénierie sociale sur les entreprises

Conséquences financières et réputationnelles

  • Rançons : Lors d’attaques de ransomware, les entreprises sont souvent confrontées à des demandes de rançon pour récupérer l’accès à leurs données ou systèmes. Payer la rançon peut coûter des centaines de milliers à des millions de dollars. Même si l’entreprise refuse de payer, les coûts de récupération des données et de rétablissement des systèmes peuvent être considérables.

  • Réparations : Les attaques d’ingénierie sociale peuvent endommager les systèmes informatiques et nécessiter des réparations coûteuses. Cela inclut la restauration de données, la mise à jour des systèmes de sécurité et l’achat de nouveaux équipements si nécessaire.

  • Perte de confiance des clients : Les attaques d’ingénierie sociale peuvent compromettre les données personnelles des clients, entraînant une perte de confiance envers l’entreprise. Les clients peuvent décider de prendre leurs affaires ailleurs, ce qui se traduit par une perte de revenus à long terme.

  • Impact sur l’image de marque : Les entreprises victimes d’attaques d’ingénierie sociale subissent souvent un préjudice à leur image de marque. Cela peut nuire à la réputation de l’entreprise, rendant difficile l’acquisition de nouveaux clients et la rétention des clients existants.

Impact sur la productivité et la sécurité des données

Les attaques d’ingénierie sociale peuvent nécessiter des arrêts pour des réparations et des mises à jour, ce qui perturbe les opérations quotidiennes de l’organisation.

Les données sensibles telles que les informations personnelles des clients, les secrets commerciaux et les informations financières peuvent être volées ou compromises lors d’attaques d’ingénierie sociale. Ces techniques malveillantes exploitent les vulnérabilités des victimes pour accéder à des données précieuses, ce qui peut avoir des conséquences graves, notamment des pertes financières et des violations de la confidentialité.

Comment vous protéger contre l’ingénierie sociale

Stratégies de prévention

Formation et sensibilisation des employés

Importance de la formation : Les employés sont souvent la première ligne de défense contre les attaques d’ingénierie sociale. Il est essentiel de les former pour qu’ils puissent reconnaître et réagir correctement aux tentatives de manipulation.

Programmes de sensibilisation :

Organiser des formations régulières sur les différentes techniques d’ingénierie sociale (phishing, vishing, etc.) et sur la manière de les reconnaître.

Utiliser des scénarios réels et des études de cas pour rendre la formation plus engageante et pertinente.

Conduire des simulations de phishing pour tester la vigilance des employés et identifier les faiblesses potentielles.

Fournir un retour d’information constructif et une formation supplémentaire pour les employés qui tombent dans le piège.

Envoyer des rappels réguliers et des bulletins de sécurité pour maintenir la sensibilisation des employés aux nouvelles menaces.

Encourager une culture de sécurité où les employés se sentent responsables de la protection des informations de l’entreprise.

Mise en place de protocoles de vérification et d’authentification

Vérification des identités

  • Double vérification des demandes sensibles : Mettre en place des procédures de double vérification pour les demandes complexes et sensibles, comme les transferts de fonds ou les modifications des informations de compte.

  • Authentification multi-facteurs (MFA) : Exiger l’authentification multi-facteurs pour accéder aux systèmes et aux informations sensibles. Cela ajoute une couche de sécurité supplémentaire en nécessitant plusieurs formes de vérification (comme un mot de passe et un code envoyer à un appareil mobile)

Gestion des accès

  • Principe du moindre privilège : Appliquer le principe du moindre privilège en accordant aux employés uniquement les accès dont ils ont besoin pour accomplir leurs tâches. Réduire les privilèges excessifs limite les dommages potentiels en cas de compromission.

  • Surveillance et révocation des accès : Surveiller régulièrement les accès des employés et révoquer immédiatement les accès qui ne sont plus nécessaires ou en cas de changement de rôle ou de départ de l’entreprise.

Technologies et outils de défense

Logiciels de détection et de prévention des menaces (DPT)

  • Systèmes de détection des intrusions (IDS) : Utiliser des systèmes de détection des intrusions pour identifier les activités suspectes et les tentatives d’accès non autorisées. Mettre en place des systèmes de prévention des intrusions (IPS) pour bloquer automatiquement les menaces détectées.

  • Solutions de sécurité des emails : Déployer des solutions de sécurité des emails pour filtrer les emails malveillants et identifier les tentatives de phishing. Utiliser des technologies de chiffrement des emails pour protéger les communications sensibles.

Solutions de gestion des identités et des accès (IAM)

Implémenter des contrôles d’accès basés sur les rôles pour gérer les autorisations en fonction des rôles des employés dans l’organisation. S’assurer que les rôles et les permissions sont régulièrement révisés et mis à jour.

Utiliser des solutions d’authentification unique pour simplifier la gestion des identités et renforcer la sécurité. S’assurer que l’authentification unique est combinée avec des mesures de sécurité robustes, comme l’authentification multi-facteurs.

Mettre en place des outils de surveillance et d’audit pour suivre et enregistrer les accès aux systèmes et aux données. Analyser régulièrement les logiciels d’accès pour détecter les activités suspectes et répondre rapidement aux incidents de sécurité.

Mise en oeuvre d’une stratégie de sécurité globale

Effectuer des évaluations régulières des risques pour identifier les nouvelles vulnérabilités et ajuster les mesures de sécurité en conséquence.

Développer et tester un plan de réponse aux incidents pour garantir une réaction rapide et efficace en cas d’attaque d’ingénierie sociale.

Collaborer avec des experts en cybersécurité et des fournisseurs de solutions de sécurité pour bénéficier des dernières technologies et des meilleures pratiques en matière de protection contre l’ingénierie sociale.

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