Le triangle de la fraude : un modèle pour comprendre et prévenir la fraude.

Le triangle de la fraude, modèle conçu par Donald Cressey en 1950, est un concept crucial dans le domaine de la gestion des risques et de l’audit financier. Il a été créé pour expliquer les éléments interconnectés qui contribuent à la commission de fraudes au sein des entreprises. Le triangle repose sur trois facteurs clés qui sont la pression, l’opportunité et la rationalisation.

Les stratégies de fraude

1. Pression

Les stratégies de fraude commencent souvent par des pressions qui peuvent prendre deux formes différentes :

Les individus font face à des difficultés économiques, des dettes importantes, des dépenses imprévues, etc. Cela peut les pousser à envisager des actes frauduleux pour résoudre leurs problèmes monétaires immédiats.

Ici, nous renvoyons aux différentes pressions liées au travail tel que la perte de son emploi, l’envie de maintenir un certain niveau de performance professionnel ou encore la compétition pour obtenir des promotions. Ces facteurs peuvent inciter certains individus, à s’engager dans des comportements frauduleux (fraude interne, documentaire,…) pour atteindre des objectifs professionnels ou pour éviter des conséquences négatives.

2. Opportunité

Les opportunités décrivent les circonstances qui facilitent l’exécution d’une fraude. Là encore nous catégorisons deux opportunités différentes :

Les faiblesses dans les systèmes de contrôle interne, tels que des processus de vérification insuffisants, un manque de surveillance, ou des failles dans la séparation des tâches, peuvent créer des opportunités pour les individus malintentionnés de manipuler des transactions sans être détectés.

L’accès inapproprié à des informations sensibles ou à des systèmes informatiques peut fournir aux fraudeurs l’opportunité de manipuler des données, de contourner des mécanismes de sécurité, ou de commettre des actes frauduleux sans être repéré.

3. Rationnalisation

Le troisième facteur clé implique la justification mentale des actes frauduleux où nous retrouvons deux grandes causes de cette justification :

Les fraudeurs peuvent rationaliser leurs actions en se convainquant qu’ils ont été traités injustement, qu’ils méritent une récompense non obtenue légitimement. Cette rationalisation leur permet de contourner les barrières morales traditionnelles.

La culture organisationnelle joue un rôle essentiel dans la manière dont les individus perçoivent les comportements frauduleux. Si une culture d’entreprise ne promeut pas des normes éthiques strictes et une tolérance zéro envers la fraude, cela peut renforcer la distance rationnelle vis-à-vis des actes frauduleux.

En reconnaissant les dynamiques de pression, d’opportunité et de rationalisation, les experts peuvent mettre en place des mesures préventives et des mécanismes de détection afin de minimiser les risques de fraudes au sein d’une entreprise.

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Les méthodes de fraude

A. Manipulation des comptes.

Une des méthodes les plus courantes et sophistiquées dans une cyberattaque en entreprise, implique la modification des coordonnées financière d’une organisation pour induire en erreur les parties prenantes. Deux méthodes sont fréquemment utilisées :

  • Falsification de documents financiers : Les fraudeurs peuvent altérer les états financiers, tels que les bilans et les comptes de résultats ou encore en créant une fausse facture, en modifiant délibérément les chiffres pour présenter une image fausse et plus favorable de la situation financière de l’entreprise.

  • Utilisation de comptes fictifs : Cette fraude implique la création de comptes fictifs ou fictifs dans les registres comptables, généralement accompagnés d’opérations factices. Ces comptes sont utilisés pour dissimuler des transactions frauduleuses ou réaliser un virement discrètement des fonds.

B. Vols d’actifs

Le vol d’actifs englobe une variété de pratiques frauduleuses visant à s’emparer indûment des ressources de l’organisation. Deux formes de vols d’actifs sont assez courantes :

  • Détournement de fonds : Acte qui consiste à détourner des fonds l’entreprise à des fins personnelles. Les fraudeurs peuvent accomplir cela en manipulant des transactions ou en détournant des paiements légitimes vers des comptes personnels, compromettant ainsi l’intégrité des services financiers de l’entreprise.

  • Vol de bien de l’entreprise : Ici, on parle d’actifs tangibles tels que les équipements, les stocks ou d’autres biens de l’entreprise peuvent être volés par des employés malhonnêtes, entraînant des pertes financières significatives.

C. Corruption

La corruption implique des techniques déloyales pour obtenir des avantages personnels, voici deux aspects de la corruption :

  • Pot-de-vin : Les individus impliqués dans la fraude peuvent offrir ou accepter de pots-de-vin pour influencer des décisions commerciales en leur faveur. Ces paiements illicites peuvent prendre la forme d’argent, de cadeaux ou d’autres avantages.

  • Conflits d’intérêts non divulgués : la dissimulation de conflits d’intérêts ; tels que des relations professionnelles, peut conduire à des décisions biaisées en faveur de l’individu malhonnête, au détriment de l’organisation.

Mettre en place des mécanismes de contrôle et de surveillance efficace permet de réduire les risques liés à ces pratiques frauduleuses et de protéger l’intégrité financière des entreprises.

Prévention et détection.

1. Réduire les opportunités de fraude

Assurez-vous que les systèmes informatiques sont dotés des dernières mises à jour de sécurité pour minimiser les vulnérabilités. Évaluez et renforcez régulièrement les processus internes pour identifier et remédier aux faiblesses potentielles et à réduire le risque de fraude.

Organiser des sessions de formations régulières sur les meilleures pratiques en matière de sécurité permettra de sensibiliser les employés sur les risques liés à la fraude, les méthodes utilisées par un fraudeur.

La séparation des tâches est un principe fondamental dans la conception de contrôles internes efficaces, impliquant de répartir les responsabilités de manière à ce qu’aucun employé ne détienne un pouvoir excessif sur un processus donné. Cela signifie que la personne qui autorise la transaction est distincte de celle qui est chargée de l’exécuter, assurant ainsi un droit de répartition adéquat des fonctions.

2. Réduire la motivation de la fraude

Mettre en avant une culture d’entreprise positive encourage la communication, la reconnaissance des performances et la valorisation des employés. Cela peut réduire les motivations liées aux pressions professionnelles et accroître la confiance de l’employé envers son organisation.

Proposez des programmes de formation et d’avancement professionnel pour permettre aux employés de développer leurs compétences et de progresser dans leur carrière.

Identifiez et adressez les problèmes liés à la rémunération, aux avantages sociaux ou aux conditions de travail qui pourraient créer des pressions financières sur une équipe.

3. Réduire les compétences de la fraude

Permet de restreindre l’accès aux informations sensibles. Cela peut inclure l’utilisation de mots de passe robustes, la mise en place de plusieurs niveaux d’autorisation et la surveillance des accès.

Mettre en place des mécanismes d’analyse pour détecter les activités inhabituelles ou suspectes. Cela peut inclure la surveillance des journaux d’activités, l’utilisation de systèmes de détection d’intrusion et la mise en place d’alertes en cas d’anomalies.

Contacter les autorités telles que les organismes chargés de l’application de la loi permettra d’assurer une réponse rapide et efficace.

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