API Open banking et sécurité : renforcer la confiance dans un écosystème interconnecté

L’ouverture des systèmes bancaires via les API a profondément transformé le paysage du secteur financier. Accès aux comptes, agrégation de données bancaires, initiation de paiements : les services rendus aux clients n’ont jamais été aussi dynamiques. Mais cette révolution numérique s’accompagne de défis critiques, notamment en matière de sécurité.

À l’heure où la conformité, la gestion des risques et la protection des données deviennent des enjeux de réputation et de performance, la sécurisation des API d’open banking est un impératif stratégique pour les banques, TPP, entreprises et fournisseurs de services.

Comprendre le fonctionnement des API open banking

Qu’est-ce qu’une API en open banking ?

Les API (Application Programming Interfaces) sont des interfaces logicielles qui permettent à différentes applications de communiquer entre elles. Dans le contexte de l’open banking, elles jouent un rôle central : elles permettent aux prestataires de services tiers (TPP) d’accéder aux données bancaires des utilisateurs ou d’exécuter certaines actions, comme initier un paiement, avec leur consentement explicite. Ce modèle d’accès s’inscrit dans le cadre réglementaire défini par la directive européenne DSP2, qui vise à renforcer l’innovation tout en sécurisant les échanges.

Comment fonctionnent-elles concrètement ?

Une API open banking agit comme un pont sécurisé entre une institution financière (banque) et une application externe (application de gestion de budget, fintech, service de paiement en ligne…). Lorsqu’un utilisateur donne son accord, l’API transmet des données ou des ordres de paiement de manière normalisée, souvent via des protocoles REST et des formats comme JSON, garantissant à la fois interopérabilité et traçabilité.

Comment fonctionnent-elles concrètement ?

Une API open banking agit comme un pont sécurisé entre une institution financière (banque) et une application externe (application de gestion de budget, fintech, service de paiement en ligne…). Lorsqu’un utilisateur donne son accord, l’API transmet des données ou des ordres de paiement de manière normalisée, souvent via des protocoles REST et des formats comme JSON, garantissant à la fois interopérabilité et traçabilité.

On distingue trois grandes catégories de services ouverts via les API bancaires :

  • AIS (Account Information Services) : donnent un accès aux informations des comptes (solde, historique de transactions) pour permettre l’agrégation ou l’analyse financière.

  • PIS (Payment Initiation Services) : permettent à une application tierce d’initier un paiement au nom de l’utilisateur.

  • FIS (Funds Confirmation Services) : confirment la disponibilité de fonds sur un compte donné, utile notamment pour prévenir les paiements rejetés.

Pourquoi ces API transforment les services financiers

Ces API permettent le développement de services à valeur ajoutée : agrégation multibanque, gestion intelligente des finances personnelles, octroi automatisé de crédits ou encore vérification de bénéficiaires dans les processus de paiement. Toutefois, cette ouverture implique aussi de nouveaux risques de sécurité qui doivent être anticipés et maîtrisés.

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Risques spécifiques liés à l’open banking et aux API

L’ouverture des systèmes bancaires par le biais des API open banking représente une avancée technologique majeure, mais elle engendre également une augmentation significative des risques de sécurité. Contrairement aux architectures traditionnelles fermées, l’exposition volontaire de services sensibles (accès aux comptes, initiation de paiements, etc.) à des acteurs tiers multiplie les vecteurs d’attaque et rend les systèmes plus vulnérables.

Risques d’intrusion et d’exploitation des API

Les API bancaires peuvent devenir des points d’entrée critiques si elles ne sont pas suffisamment protégées. Parmi les attaques les plus fréquentes :

  • Injection de code malveillant (SQL, XML, etc.) exploitant des failles dans les paramètres d’entrée ;

  • Attaques de rejeu où un pirate intercepte et renvoie une requête légitime pour en obtenir le même effet ;

  • Compromission des jetons d’accès ou des clés API, souvent mal stockés ou transmis sans chiffrement suffisant.

Une API non surveillée ou mal documentée peut servir de cheval de Troie au sein du système d’information bancaire.

Risques liés aux acteurs tiers

Le modèle open banking repose sur une interconnexion de nombreux prestataires de services tiers (TPP), fournisseurs technologiques, entreprises clientes ou plateformes externes. Cela rend le contrôle des droits d’accès, du consentement utilisateur et de la gestion des autorisations particulièrement complexe. Une faille chez l’un de ces tiers, même s’il est techniquement « hors du périmètre » de la banque, peut entraîner un effet domino sur tout l’écosystème.

Détournement des flux financiers

Les flux de paiements ou de données bancaires circulant via API peuvent être exposés à des risques de falsification, d’interception ou de modification si les communications ne sont pas chiffrées de bout en bout ou si des vérifications faibles sont mises en place. Un mauvais encodage ou une erreur dans le processus d’authentification peut ouvrir la voie à des fraudes ciblées, telles que la substitution de bénéficiaire.

Risques réglementaires et réputationnels

La compromission d’une API bancaire peut entraîner des sanctions majeures pour non-respect des obligations de la DSP2 (authentification forte, gestion du consentement), du RGPD (protection des données personnelles), ou des réglementations propres au secteur financier. Mais au-delà du cadre légal, c’est la confiance des clients, particuliers comme entreprises, qui est en jeu. Une faille publique peut provoquer un dommage d’image durable, difficilement réversible pour une banque ou un prestataire.

Principales mesures techniques de sécurisation des API

La montée en puissance de l’open banking impose aux institutions financières et aux prestataires tiers une rigueur extrême dans la sécurisation des API. Pour limiter les risques exposés précédemment, il est impératif d’adopter une approche security by design, intégrant la sécurité dès la conception et tout au long du cycle de vie des API.

Contrôle d’accès et autorisation renforcée

Le premier verrou de sécurité est le contrôle d’accès. L’accès aux API doit reposer sur une authentification forte des utilisateurs et des applications. Les protocoles standards comme OAuth 2.0 couplés à OpenID Connect permettent d’émettre des tokens sécurisés qui limitent les accès aux données bancaires au strict nécessaire. En complément, des systèmes de contrôle d’accès basés sur les rôles (RBAC) ou sur les attributs (ABAC) permettent d’appliquer des règles granulaire, par exemple en différenciant les droits entre un client, un prestataire ou un administrateur. Cette granularité réduit le risque d’usurpation de privilèges.

Chiffrement des flux de données

La confidentialité des échanges est garantie par le chiffrement systématique des flux via TLS (Transport Layer Security). L’utilisation de certificats à validation étendue (EV) renforce la confiance dans l’authenticité des serveurs. En outre, les données sensibles stockées temporairement lors des traitements doivent être protégées par des algorithmes de chiffrement robustes, évitant ainsi toute fuite en cas de compromission partielle.

Monitoring actif et détection des anomalies

La surveillance constante des appels API est cruciale pour identifier rapidement tout comportement suspect. Chaque requête doit être journalisée et analysée par des systèmes de détection d’anomalies qui peuvent repérer des schémas inhabituels tels qu’une montée subite de requêtes ou des tentatives d’injection. Des mécanismes d’alertes automatiques et de blocage immédiat permettent de réagir en temps réel face à une attaque, limitant ainsi son impact.

Limitation de la surface d’attaque

Réduire l’exposition est un principe fondamental. Cela passe par la limitation du nombre d’API ouvertes au public, la mise en place de rate limiting pour contrôler le nombre de requêtes par utilisateur, et le cloisonnement strict des environnements de développement, test et production. Par ailleurs, des audits réguliers des dépendances logicielles et des composants tiers évitent que des vulnérabilités non corrigées ne soient exploitées.

La sécurité des API n’est pas une option ou un simple ajout : c’est un prérequis indispensable à la pérennité et à la confiance dans les solutions open banking.

Authentification et consentement : deux piliers fondamentaux

La Directive européenne DSP2 a révolutionné l’open banking en imposant des règles strictes sur l’authentification et le consentement des utilisateurs, afin d’assurer la sécurité et la confiance dans l’accès aux services financiers.

Authentification forte obligatoire (SCA)

L’un des apports majeurs de la DSP2 est l’exigence de la Strong Customer Authentication (SCA). Toute action impliquant l’accès à des données bancaires sensibles ou l’initiation d’un paiement doit passer par une authentification forte, combinant au moins deux facteurs indépendants issus de trois catégories :

  • Connaissance : un mot de passe, un code PIN ou une réponse secrète ;

  • Possession : un appareil personnel tel qu’un smartphone, un token matériel ou une carte à puce ;

  • Inhérence : un élément biométrique comme une empreinte digitale, la reconnaissance faciale ou vocale.

Cette double authentification réduit drastiquement les risques de fraude, car elle rend l’usurpation d’identité nettement plus complexe. Les solutions modernes doivent garantir que ces facteurs soient sécurisés et indépendants, empêchant toute tentative de contournement.

Consentement explicite et traçabilité

L’utilisateur reste au centre du processus : chaque consultation de comptes, initiation de paiement ou partage de données nécessite son consentement explicite. Les API doivent donc offrir des interfaces claires permettant à l’utilisateur final de voir, modifier ou retirer ses autorisations à tout moment.

La traçabilité rigoureuse de ces consentements est cruciale. Les institutions financières et les prestataires tiers doivent pouvoir produire des preuves d’audit fiables pour démontrer la conformité réglementaire lors des contrôles. Cette transparence renforce la confiance des clients dans les systèmes ouverts.

Interopérabilité des standards d’accès

Pour simplifier l’intégration entre banques et tiers, des normes comme OAuth 2.0 et FAPI (Financial-grade API) se sont imposées. Ces standards garantissent un cadre sécurisé et uniformisé pour les mécanismes d’authentification et de gestion des consentements, limitant les erreurs d’implémentation et facilitant la conformité des prestataires.

Ainsi, ces piliers techniques et réglementaires assurent la robustesse et la fiabilité des échanges dans l’écosystème open banking.

Sécurité et intégration des API dans les systèmes d’information des entreprises

L’open banking ne se limite plus aux seules institutions financières. Aujourd’hui, de nombreuses entreprises exploitent les API bancaires pour automatiser et sécuriser leurs processus financiers, de la gestion des paiements à la réconciliation comptable, en passant par la vérification des tiers.

Risques spécifiques aux environnements internes

L’intégration des API dans les systèmes d’information internes expose les entreprises à des risques techniques particuliers. Les connexions entre les systèmes internes et les fournisseurs d’API doivent impérativement être encapsulées et sécurisées. Cela implique la mise en place de canaux chiffrés et la gestion rigoureuse des tokens d’accès et des clés API, surtout dans les environnements multi-utilisateurs où les droits doivent être strictement segmentés. La mise en place de journaux d’audit consultables est essentielle pour garantir la traçabilité des opérations et détecter rapidement toute anomalie ou tentative d’intrusion.

Vigilance sur les dépendances et les prestataires

La multiplication des prestataires tiers (TPP) ou des solutions SaaS pour intégrer les API bancaires crée une dépendance accrue vis-à-vis d’acteurs externes. Cette externalisation peut introduire des failles de sécurité si les pratiques cybersécurité des fournisseurs ne sont pas rigoureusement évaluées. Les entreprises doivent donc réaliser des audits réguliers et négocier des clauses contractuelles strictes, notamment sur la confidentialité des données, la gestion des incidents et la conformité réglementaire.

Le cas Sis ID : sécuriser les données de paiement

Dans ce contexte, Sis ID propose des API dédiées à la vérification des coordonnées bancaires directement intégrables aux ERP et outils comptables. Ces solutions permettent de valider en temps réel les informations des bénéficiaires avant tout paiement, réduisant ainsi drastiquement le risque de fraude liée à l’usurpation d’identité bancaire ou à une erreur de saisie. Cette couche de sécurité est un atout majeur pour les entreprises souhaitant maîtriser leurs flux financiers tout en garantissant la protection des données sensibles.

Ainsi, l’intégration sécurisée des API dans les systèmes d’information est un enjeu clé pour les entreprises qui veulent tirer pleinement parti de l’open banking en toute confiance.

Coopération inter-acteurs : clé d’une sécurité partagée

Dans l’écosystème complexe de l’open banking, aucun acteur ne peut assurer seul la sécurité des données et des transactions. La coopération sectorielle entre banques, prestataires tiers (TPP), entreprises et institutions est essentielle pour créer un cadre fiable et résilient.

Standards communs pour une sécurité cohérente

Pour garantir une interopérabilité optimale et réduire les risques d’erreurs ou de failles, des groupes tels que l’Open Banking Implementation Entity (OBIE) au Royaume-Uni ou le Berlin Group en Europe ont défini des profils d’API standards. Ces standards fournissent des spécifications claires sur la sécurisation des échanges, permettant aux différents acteurs de déployer des solutions compatibles et robustes face aux menaces.

Partage d’informations et threat intelligence

La collaboration autour de la sécurité passe aussi par le partage rapide et structuré des informations sur les vulnérabilités, incidents de sécurité et tentatives de fraude. Les acteurs utilisent des canaux dédiés comme les CERT (Computer Emergency Response Teams), les forums sectoriels ou des plateformes spécialisées d’échange d’indicateurs de compromission (IoC). Ce partage de threat intelligence permet de détecter plus rapidement les attaques émergentes et d’adapter les mesures de protection.

Modèle de responsabilité partagée

La sécurité dans l’open banking s’appuie sur une répartition claire des responsabilités. L’initiateur de la transaction, le détenteur des données (banque), et l’opérateur technique doivent chacun garantir une part du dispositif sécuritaire, qu’il s’agisse de l’authentification, du contrôle des accès ou du suivi des flux. Cette approche collective est la clé pour renforcer la confiance des utilisateurs et garantir la protection des données bancaires et financières.

Gouvernance des API : supervision, conformité et stratégie

La sécurité des API open banking ne peut être efficace que si elle s’inscrit dans une gouvernance globale et rigoureuse des systèmes d’information. Cette gouvernance englobe la gestion du cycle de vie des API, la supervision continue des performances et la conformité aux exigences réglementaires.

Cycle de vie des API : gestion proactive et évolutive

Chaque API doit être gérée de manière complète, depuis sa conception jusqu’à son retrait. Cela implique une documentation exhaustive, un versioning rigoureux, ainsi que des phases de tests fonctionnels et de sécurité systématiques. Une gestion centralisée du catalogue d’API est essentielle pour éviter la prolifération d’interfaces oubliées ou obsolètes, qui représentent des failles de sécurité majeures. Ce suivi assure également une adaptation rapide aux évolutions technologiques et réglementaires.

Suivi des indicateurs clés de sécurité

Le pilotage opérationnel repose sur un ensemble d’indicateurs de performance et de sécurité : volume d’appels, taux d’erreurs, détection d’anomalies dans les usages, latence ou temps de réponse. Des outils spécialisés, tels que les API gateways et les systèmes de gestion des informations et des événements de sécurité (SIEM), permettent une visibilité en temps réel et une réaction rapide face aux incidents.

Conformité réglementaire intégrée

Les API doivent être conçues selon le principe de privacy by design, intégrant les exigences du RGPD et des réglementations bancaires comme la DSP2. Cela comprend la conservation minimale des données, la gestion dynamique des droits d’accès, la possibilité de révoquer les consentements, et une traçabilité complète des actions pour faciliter les audits. Cette conformité réduit les risques de sanctions et garantit la confiance des utilisateurs et des institutions financières.

Sécurité et innovation : concilier agilité et confiance

La sécurité ne doit jamais être un frein à l’innovation dans le secteur financier. Au contraire, elle en constitue un fondement indispensable, garantissant la confiance nécessaire pour lancer rapidement des produits et services performants.

Favoriser l’adoption par la confiance

Les consommateurs et les entreprises ne s’engagent dans l’utilisation des services innovants, tels que le paiement instantané, l’agrégation multibanques ou le crédit dynamique, que s’ils perçoivent un haut niveau de sécurité. Une API transparente, rapide et sécurisée devient ainsi un levier de fidélisation client, réduisant les risques de rejet ou d’abandon liés à des inquiétudes sur la protection des données ou la fiabilité des transactions.

Stimuler l’entrée d’acteurs innovants

L’ouverture des API ouvre la voie à un écosystème dynamique où des fournisseurs innovants, fintechs, assurtechs, insurtechs, peuvent proposer des applications disruptives et personnalisées. Ces nouveaux acteurs doivent cependant respecter les contraintes strictes de conformité, d’authentification forte et de gestion du consentement, assurant un cadre sécurisé à l’ensemble des utilisateurs.

Un avantage concurrentiel décisif pour les banques

Les institutions financières qui développent une stratégie API axée sur la sécurité et l’expérience utilisateur se positionnent comme des plateformes de services à part entière. Elles dépassent le simple rôle de distributeur pour devenir des acteurs majeurs de l’économie numérique, capables d’attirer et de retenir clients et partenaires dans un marché concurrentiel en pleine mutation.

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La régulation protège les entreprises et les consommateurs contre les abus, les fraudes et les risques financiers, tout en garantissant la transparence et la stabilité des marchés

Parmi les plus importantes, on trouve le RGPD (protection des données), la directive AML (lutte contre le blanchiment d’argent), et la réglementation PSD2 pour la sécurisation des paiements. 

En mettant en place des processus de conformité internes rigoureux, en formant ls employés au exigences réglementaires, et en utilisant des solutions technologiques pour automatiser la surveillance et les audits. 

Les entreprises s’exposent à des amendes importantes, des sanctions pénales, des pertes de réputain et des restrictions sur leurs opérations commerciales.